vendredi 12 février 2021

"Le pays des vents et bonnes gens", poème en hommage au Morvan

 Le pays des vents et bonnes gens

 

Sous les cieux nivernais, au ponant bourguignon,

Il est une montagne de basaltes et granites,

Aux sommets arrondis d’une lente érosion,

Où parfois l’horizon apparaît sans limite.

 

Tombe la pluie, souffle le vent,

Sur les pâtures et les monts du Morvan.

 

Ce massif recouvert d’une sombre forêt,

De chênes et châtaigniers évincés peu à peu,

Qui formaient autrefois des taillis et futaies,

Au profit désormais de maudits résineux.

 

Tombe la pluie, souffle le vent,

Sur les clôtures et les bois du Morvan.

 

Là-haut dans les tourbières, les sources abondantes,

Ruissellent pour former, d’intrépides rivières,

Contenues dans des lacs puis dévalant les pentes,

S’écoulent à travers champs, inondant les mouillères.

 

Tombe la pluie, souffle le vent,

Sur les voilures des brumes du Morvan.

 

Bazoches et Saint-Léger, où le sieur de Vauban

A laissé son empreinte, nous content son histoire.

Et le long du Cousin au lac de Saint-Agnan,

Se pêchent le brochet et la carpe miroir.

 

Tombe la pluie, souffle le vent,

Sur les toitures des châteaux du Morvan.

 

Les nuits de lune rousse, des tombes de Quarré,

De joyeux feux follets et de drôles de satyres,

Autour de l’abbaye s’en vont quérir les fées

Et pendant le sabbat, dansent à la Pierre qui Vire.

 

Tombe la pluie, souffle le vent,

Dessus les bures des moines du Morvan.

 

Sur les bords de la Cure, de l’Yonne et du Chalaux,

Autrefois les flotteurs y déchargeaient le bois.

Désormais relayés de pêcheurs de chabots,

A l’affut du poisson, patients comme il se doit.

 

Tombe la pluie, souffle le vent,

Sur les silures des lacs du Morvan.

 

Entre Lormes et Ouroux, à Saint-Martin du Puy,

Dans les bois, les clairières, de Camille et Bernard,

Sur des anciens bivouacs, dans les hameaux, les huis,

Perdure la mémoire des braves maquisards.

 

Tombe la pluie, souffle le vent,

Sur les voitures, les tractions du Morvan.

 

Enfants de l’Assistance, bien souvent malmenés,

Sous le dolmen Chevresse ont caché leur douleur.

Tandis que les nourrices, à Paris, exilées,

Durent faire preuve de tendresse pour faire sécher les pleurs.

 

Tombe la pluie, souffle le vent,

Sur les fêlures des âmes du Morvan.

 

Se baigner aux Settons puis dîner à Saulieu,

Agrémentent à coup sûr la vie et ses plaisirs.

Pourtant à Dun les Places, on y profère ses vœux

Afin de rendre hommage à ses dignes martyrs.

 

Tombe la pluie, souffle le vent,

Sur les blessures des spectres du Morvan.

 

La muse et Septenna résidant à Château,

Déesses des Eduens, inspirent les joueurs de vielle

Qui d’Anost au Beuvray s’en vont parmi les hauts

A travers le Folin chanter La Morvandelle.

 

Tombe la pluie, souffle le vent,

Sur les pâtures et les monts du Morvan.

 

 

Auteur : Alrom Niverno, le 12 février 2021

 

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